Publications/ Communications

mardi 15 avril 2014




Assemblée Générale de l'Association pour l'Histoire de la Protection de la Nature et de l'Environnement (AHPNE)


C'est avec plaisir et beaucoup d'intérêt que j'ai découvert l'Association pour l'Histoire de la Protection de la Nature et de l'Environnement (AHPNE).

dimanche 13 avril 2014

Grandeur et déclin d'un héros 

ou l'histoire d'un déclassement : 

le pigeon des villes 

Article paru dans la Revue Semestrielle de Droit Animalier de l'Université de Limoges RSDA

Didier LAPOSTRE, président d’AERHO, Association Espaces de Rencontres entre les Hommes et les Oiseaux
Catherine DEHAY, présidente d’ACR, Association Chats des Rues

En traitant, dans cet article, des pigeons bisets des villes, nous sommes bien conscients de parler d’animaux au statut particulier, considérés comme nuisibles dans certaines conditions et objet de tensions entre les habitants des villes. Notre réflexion s'appuiera moins sur l'aspect juridique que sur les représentations du pigeon et leurs évolutions.

Avant de proposer notre réflexion aux lecteurs, présentons les motifs qui nous animent. Les associations que nous présidons ont toutes deux pour objet la place de l’animal dans la ville ; aussi travaillent-elles à mettre en œuvre un partage harmonieux de l’espace urbain entre les hommes et les animaux. Notre démarche s’appuie sur diverses analyses de sociologues et d’anthropologues relatives à la place de l’animal dans les politiques urbaines. Ainsi, comme l'écrit justement Nathalie Blanc pour qui « la prise en considération de l’animal et la valorisation de son statut constituent des phénomènes radicalement nouveaux. Si le végétal est depuis longtemps considéré comme un facteur et un instrument de l’amélioration des conditions de vie en ville, l’animal était rejeté du côté des forces destructrices et dangereuses. […] Le végétal pare et embaume la ville, l’animal la dépare et l’empuantit […]. Mais l’animal n’est pas considéré comme un élément structurant de l’espace urbain, à la différence du végétal, dont l’implantation s’inscrit à la fois dans un ordre esthétique et dans une visée hygiéniste. La végétation est censée avoir un rôle prophylactique, rendre respirable l’air corrompu ; l’air qui circule dans les espaces libres non bâtis chasseraient les miasmes urbains. »[1]. Il y aurait donc, d’un côté, des politiques urbaines qui recherchent le bien-être commun, en s’appuyant, entre autres, sur le développement du végétal et sur la réduction de la présence de l’animal, et, de l’autre, comme en opposition à ce mouvement, des citadins qui éprouvent un réel engouement pour les animaux en général. De réelles tensions pourraient alors apparaître au sein de la cité au sujet de la présence de déjections canines ou d'éventuelles surpopulations de pigeons. Et pourtant, nombreux sont les analystes qui s’accordent à faire des animaux un élément facilitateur des relations sociales, à l'image des enfants. Cependant, tout comme les enfants, il s’agit d’un élément à la fois facilitateur et perturbateur.